Première réunion du Conseil de l’Union européenne : Un démarrage sur les chapeaux de roue !

Publié le par Eloïse Nicaise

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Je tiens d’abord à m’excuser pour cette parution quelque peu tardive. Il est vrai que j’ai été pas mal occupée par des questions de droit administratif qui ont retenu mon attention ces derniers jours. Mais je vais faire en sorte que cela ne se reproduise pas pour la prochaine parution. Je vous souhaite une bonne lecture.


C’est une bonne surprise que nous ont fait les ministres de chaque Etat-membre lors de leur toute première assemblée plénière. En effet, en commençant en retard en raison de quelques détails techniques et procéduraux, on s’attendait à ce que le processus ait du mal à se mettre en place. Mais c’est sans compter sur la bonne volonté de l’institution dans son ensemble, qui a bien compris que son rôle allait être fondamental dans la gestion des relations au sein de l’Union Européenne.

 

Dans cet esprit les ministres ont voulu faire bonne impression en faisant preuve d’une réactivité surprenante, presque trop importante car la Présidence s’est laissé quelque peu submerger par les évènements. Si le débat a été mené de main de maître on ne peut pas en dire autant de la fin de la réunion, notamment du vote. Ce dernier s’est déroulé de manière plutôt chaotique et le Président a même dû s’excuser pour cela, affirmant que la prochaine session se déroulerait dans de meilleures conditions.

 

Nous parlons d’un démarrage sur les chapeaux de roue et c’est effectivement ce qui s’est démontré si l’on regarde l’investissement des ministres suédois, hongrois et roumains. Ils ont proposé deux amendements sur la résolution slovéno-autrichienne portant sur les marchés publics de prestation intellectuelle. Le premier, dont le porte-parole fut la Suède, visait le cadre universitaire et culturel de la-dite résolution en annonçant supprimer la coopération européenne entre pôles universitaires. Ce projet étant soutenu par l’Allemagne, l’Espagne, le Danemark et les Pays-Bas, se pose évidemment la question d’une alliance « européo-centrée » mettant à l’écart les pays de l’Est de l’Union. Même si elle le dément fermement, la Suède se montre tout de même très élitiste car pour elle cette proposition s’inscrivait dans « une dynamique de protection des meilleures Universités européennes », propos tenus par le ministre suédois présent à la réunion. Il s’appuie sur le classement de Shanghai qui démontre que l'Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède (et l'Espagne dans une moindre mesure) se partagent les meilleures universités européennes. C’est sans doute cet aspect très radical et cette attitude de supériorité qui ont conduit au rejet de l’amendement. La Suède va alors encore plus loin et considère que son amendement n’a pas été rejeté dans la mesure où le second a été accepté. Car en effet, l’amendement porté principalement par la Hongrie et la Roumanie comprenait largement les idées qu'elle défendait. Pour finir dans l’hypocrisie, selon le ministre suédois, ce serait le manque de temps qui aurait été « décisif dans la qualité de la rédaction de l'amendement » et que « cela à jouer un rôle dans le fait que la proposition de la Hongrie ait été acceptée contrairement à la nôtre ».

Il n’en demeure pas moins que cette motion de caucus a permis de réveiller un débat qui s'enlisait et d'accepter finalement une résolution qui convienne à tous. Dans cette optique le second amendement a effectivement été accepté par l’hémicycle. La Hongrie et la Roumanie, pour qui la résolution semblait pertinente dans ses objectifs et ses moyens, se sont montrées plus modeste et c’est sans doute ce qui les a conduits à l’acceptation de leur proposition. Cette dernière ayant pour objet principal la détermination d’un délai (à préciser) avant la libéralisation des marchés. Selon le ministre hongrois il s’agit d’un « gage de garantie pour nos Etats, de telle sorte que la libéralisation (trop précoce dans l'état actuel des choses) serait bien plus bénéfique pour tous après une harmonisation des compétences dans le domaine des MPPI ».  

La Hongrie rappelle ainsi son souci de consensus avec tous les pays membres de l'Union européenne et votera toute résolution qui lui semble allez vers une amélioration de l'institution (dans le respect de ses intérêts stratégiques).

 

C’est sur cette note positive que cet article s’achève. Nous vous laissons seuls maîtres pour apprécier la situation et rappelons qu’il s’agit bien d'un article critique et qu’il est donc ouvert à toutes revendications, questions ou réactions.

 

Eloïse Nicaise

Publié dans Articles critiques

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