Critiques : 3 propositions du 18.04.2012

Publié le par Média critique

LAGARDE VS. LA CRISE

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Aujourd’hui, le journal Le Monde a publié une interview de Christine Lagarde, directrice du FMI, par Alain Faujas.[1]

Si la princesse de la finance internationale salue les efforts réalisés par l’Europe et surtout les mesures prises par la CE, elle qualifie tout de même l’Europe d’épicentre de la crise.

Ravie d’apprendre que c’était de notre faute…

Et l’Europe « n’est pas tirée de l’ornière ». Mme Lagarde table sur la discipline, le rapprochement entre Parlements nationaux et européen et ce qu’elle qualifie d’ancrage dans le temps des finances publiques.

                Ainsi, le FMI se retourne contre l’Europe. Nous devrions remercier la Chine d’avoir légèrement augmenté les marges de fluctuation du Yuan. Nous devrions aussi remercier les Etats-Unis, qui pourtant refusent de contribuer à la création d’un pare-feu mondial.

Le FMI salue même les progrès comptables et prudentiels du secteur bancaire. Vraiment, ceux-là, on aura du mal à les remercier du fond du cœur…

Mais pendant ce temps-là, au lieu de monter au créneau, le Conseil de l’Union Européenne pense à privatiser la guerre ou réformer la BCE, en bon élève.

Mieux que tout, le Conseil européen, demain, consacrera ses hautes réflexions à la construction d’universités au Burundi.

Va-t-on réellement laisser le FMI, les agences de notation & co décider de notre avenir pendant qu’on se donnera l’illusion d’être encore le « grand frère » en répandant à grands flots notre argent sur des nations pauvres mais propices à la croissance (contrairement à nous) ?

Nous allons nous fabriquer nos concurrents de demain, leur donner leurs étudiants, leurs industries, leurs agricultures alors que nous nous enfonçons dans le marasme de la crise, sans plus financer nos universités ou notre agriculture.

Quelle générosité !

Mais c’est une question de standing et, en Europe, depuis quelques temps, le standing passe avant la sécurité. Il est beaucoup plus élégant de lutter contre une épidémie à l’autre bout du monde que de soigner son voisin, beaucoup plus facile de prêter au Burundi qu’à la Grèce.

Amélie Deleuze

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