Le consensus l'emporte

Publié le par Eloïse Nicaise - Media officile

 

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Les vacances se font rudement sentir en cette fin de mois de mars et l’assemblée de mercredi dernier a eu du mal à entrer en action. La chaleur n’étant probablement pas étrangère à cette baisse d’entrain. Mais c’est sans compter sur une Présidence volontaire et dynamique. Grâce à des manœuvres subtiles elle est parvenue à faire naître la discussion au sein de l’hémicycle.

 

En effet cela a porté ses fruits puisque la résolution proposée par le Portugal et la Grèce a été adoptée avec une majorité qualifiée très confortable. Ce qui est plutôt étonnant étant donné la situation économique et financière dans laquelle se trouve la Grèce. Le Portugal n’étant pas non plus le pays le plus puissant de l’Union européenne. Néanmoins c’est peut-être cela qui les a rendus plus crédibles puisqu’ils sont plus que concernés par le thème dont ils ont traité.

Cependant ce beau travail ne s’est pas fait sans concessions aucunes. Au contraire. Les ministres portugais et grecs ont dû se montrer particulièrement ouverts aux critiques, aux inquiétudes et aux modifications apportées tout au long de la réunion.

 

Cette résolution a fait l’objet d’avis très mitigés. Si les Etats-membres se sont montrés très méfiants et craintifs quant au contrôle des agences de notation par le FMI ou encore sur la question des eurobonds. Ça n’a pas été le cas du représentant des médias critiques qui accueille cette proposition comme étant une « bonne nouvelle », même s’il reste à combler certains inconvénients.

 

La machine est en marche et peu après le début de l’ouverture de la session une motion de caucus suspend les discussions. En ressort une France et une République Tchèque émettant l’idée d’un possible amendement. Ils proposent de ne mettre en place les eurobonds qu’après être revenus aux critères de Pacte de stabilité et de supprimer l’agence de notation qui favoriserait selon eux la spéculation et la crise financière. Cet amendement illustre bien que les Etats de l’UE ne veulent pas se plonger dans une mutualisation de la dette. Ce que déplore le Portugal selon qui le projet même de l’Union européenne est un projet de solidarité entre ses membres.

Après une seconde motion de caucus, la Grèce et le Portugal se voient dans le devoir de trouver un compromis. Ils sentent que les ministres de l’assemblée seraient prêt à faire un pas en avant à conditions qu’ils en fassent un en arrière. Ils acceptent alors, conformément à ce qui est ressorti des discussions acharnées, la suppression de l’agence de notation ainsi que l’encadrement des eurobonds. Cela ressemble trait pour trait à l’amendement franco-tchèque soutenu par l’Autriche et la Slovénie. Il est question dans ce dernier de maintenir les projets-bonds mais de retarder l’entrée en vigueur des eurobonds qui ne doivent pas financer les emprunts pour le fonctionnement des Etats, selon les dires des ministres français.

 

L’amendement reçoit très bon soutien auprès des ministres et notamment de l’Allemagne qui souhaite vivement son intégration à la proposition initiale. Chose faite par la Grèce et le Portugal animés d’une fervente volonté de consensus. Ils renoncent alors à l’agence de notation initialement posée, acceptent la subordination des eurobonds et des projet-bonds, sachant que les premiers n’entreront pas en vigueur de suite.

 

C’est ainsi que le Conseil de l’Union européenne adopte la proposition amendée, chose marquante dans son histoire. A tel point que l’hémicycle se vide sous les propres applaudissements de ministres satisfaits de leur travail.

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