Communiqué de la Hongrie :
La Hongrie rappelle son attachement aux principes de consensus et de libre expression de notre conseil de l’Europe représentatif des pays membres de l’union Européenne.
Pour revenir sur la réunion du 18 avril 2012, la Hongrie, via les articles proposés par l’Autriche et la Slovénie et soutenus par d’autres Etats, comptait exprimer son attachement à la monopolisation de la violence légitime qui pour nous doit rester absolument publique et non privée, l’Etat doit être seul titulaire de la coercition légitime, en cela nous rappelons la définition donnée par M. Weber.
En effet via la résolution originelle, et bien que nous reconnaissons la pertinence d’une réglementation nécessaire et efficace, il nous semblait que cette résolution aurait pu être perçue par l’opinion publique comme une implicite incitation européenne au développement des SMP sur le modèle anglo-saxon alors que nous préférons promouvoir un modèle Européen en renforçant la coopération étatique.
C’est pour cette raison que la Hongrie soutenant l’incorporation d’articles qui tout en constituant un premier pas, loin d’être négligeable cependant, vers une défense européenne, rappelait son attachement à la sacralisation publique de la violence militaire. En interdisant aux SMP le recours direct aux combats, le problème éthique aurait été intrinsèquement réglé puisque les SMP européennes auraient pu être exemptes de tout reproche en matière de droit international humanitaire (DIH) et ainsi éviter un domaine épineux et polémique qui comme le reconnaissaient d’ailleurs les pays initiateurs, constitue seulement une petite partie de leur compétence. Les SMP auraient ainsi pu consacrer leur énergie et leur expérience dans des domaines d’externalisation, de conseil et de maintien de la paix tout aussi rentables et productifs pour nos pays.
Nous tenions enfin à clarifier nos positions par rapport à la proposition présentée par le Royaume-Uni, les Pays Baltes et la République Tchèque portant sur l’aide publique au développement. Avant toute chose, sous condamnons fermement les propos du représentant tchèque pour qui aider certains pays moins avancés (PMA) pourrait enrayer le « phénomène de déclin de l’Occident », même si nous savons les problèmes économiques ou sociaux rencontrés par l’Occident, si tant est que l’Occident représente une réalité, nous pensons que toutes les civilisations se valent et affirmer qu’une civilisation soit en déclin, cela reviendrait à échelonner les civilisations entre elles en y apportant un jugement de valeur.
Outre cet aspect, nous nous réjouissons de l’adoption du projet dans la mesure où agir sur les taux d’intérêt de remboursement des emprunts en les portant à 5% environ et diminuer la dette des PMA était bien plus judicieux que d’annuler entièrement les dettes sans encadrer la mesure ; l’opinion publique ne pourra qu’apprécier à sa juste valeur cette proposition qui nous semble être un bon compromis entre les réalités de la crise économique et la nécessité de contribuer à l’aide publique au développement.
Enfin, bien que rencontrant actuellement quelques divergences avec la BCE, notre gouvernement a récemment soumis une loi au Parlement dans le but apaiser la situation et les tensions découlant de l’annonce de la fusion entre la banque centrale (MNB) et l'organe de supervision des institutions financières PSZAF.[1]
C’est la raison pour laquelle les représentants de la Hongrie se sont abstenus sur cette résolution.
[1]http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00438530-hongrie-banque-centrale-le-gouvernement-propose-au-parlement-de-modifier-sa-loi-313849.php